De retour d'une promenade à bicyclette en compagnie de quelques bons copains, mais malheureusement sans Paulette, la vie hesdinoise a repris son cours. Les amis me disent il ne faut pas pleurer parce qu'une demi-vieille t'a relaissé tomber, viens Pink Pig, il me reste trois sous on va aller les boire chez Francine, en écoutant GEF. Une sacrée bonne idée, d'autant qu'ils n'étaient pas tout seuls, GEF. Divine surprise, l'auditoire exceptionnellement abritait en son sein certaines des plus belles créatures que la Terre ait porté, égarées à Hesdin pour d'obscures raisons (groupies ? déviation de la RN39? véhicule à roder ?) que la raison ignore. Rigoureux, le groupe rapidement prit soin d'expliquer son mode de fonctionnement : une reprise / une compo. A une orgie de tubes de Maxime le Forestier (l'occasion pour certains de vérifier l'effet humoristique intact du jeu de mots "Maxime le Fox-Terrier") succéda ainsi un déluge de standards du folklore armoricain via l'infernale trilogie Manau-Tri Yann-Graeme Allwright. Pendant ce temps, le public chaudement vêtu pouvait s'adonner à la diététique, les paquets de cigarettes dévastés cotoyant les Leffe garées en double-file. C'est ici l'occasion d'informer le grand public victime des incessantes campagnes de dénigrement du Ministère de la Santé, que la bière, ce merveilleux produit composé à 95% d'eau, était la boisson des Dieux en Egypte et la monnaie d'échange à Babylone, soit deux des plus grandes civilisations de l'Histoire de l'Humanité. Mais soyons honnêtes, son indéniable pouvoir désinhibant peut être la porte ouverte à de curieux débordements. C'est ainsi qu'hier soir l'on vit certains hesdinois bodybuildés tenter des approches de séduction auprès de la gente féminine avec une finesse que n'aurait pas renié la Panzer Division du Maréchal Rommel. Et oui, comme souvent lors des concerts ou des matches de foot, le spectacle est aussi dans les tribunes. Et c'est au moment où le concert touchait à sa fin que Francis Youne, le sosie officiel d'Angus Young, décida de monter sur scène, intimant l'ordre au public d'aller massivement se faire sodomiser, non sans avoir au préalable fredonné les paroles des Portes du Pénitencier. L'histoire ne dit pas si son conseil fut suivi d'effet, mais c'est plutôt aux cheveux que l'homme doit avoir mal aujourd'hui. Tout au long de cette belle soirée où la poésie tutoya l'élégance, une double évidence rapidement s'imposa : le stetson et la moustache sont à nouveau tendance. Chouette. Hasard ou coïncidence, c'est lorsque le patron de Bones Brigade Records (cultissime label de grindcore) fit son entrée Place du Marché aux Poissons que GEF choisit de clôturer son set par une reprise de "Seek and Destroy" de Metallica. Il était alors grand temps d'aller se coucher, le coeur brisé à force de tenter d'oublier Paulette, la reine des paupiettes, indicible beauté que tout ceci indiffére.
vendredi 21 août 2009
dimanche 26 juillet 2009
JUKEBOX en photos
Nous n'aurions peut-être pas dû parler trop ouvertement de cette fameuse grippe mexicaine. Hasard ou coïncidence, toujours est-il qu'Alex la Bricole, cloué au lit par d'horribles douleurs intestinales, a dû annuler son concert jeudi dernier. En bon gentleman, il se fit néanmoins remplacer au pied levé par JUKEBOX, groupe bien connu des Hesdinois pour s'être déjà produit l'an dernier durant les Concerts du Jeudi. Après avoir tenté vainement - et non sans une certaine lourdeur - de les convaincre de jouer à l'extérieur, c'est finalement au Théâtre que le duo lillois choisit de se produire. Preuve pour ceux qui en douteraient que ce sont les artistes qui décident, que la priorité toujours sera donnée au confort des musiciens, et non au chiffre d'affaires potentiel des commerçants de la rue piétonne. Un choix qui s'avéra au final judicieux, rarement on aura vu le Théâtre ainsi bondé du sol aux balcons, attirant visiblement un auditoire différent des habituelles prestations en extérieur. C'est aussi l'occasion pour le public de découvrir dans le cadre d'une prestation gratuite, ce magnifique théâtre à l'italienne, à l'acoustique exceptionnelle (Clovis Normand n'était décidément pas un plaisantin) et au decorum d'un charme aussi désuet que sublime. Et il faut bien l'avouer, passée la déception de ne pouvoir baller des chopes en terrasse (Clovis Normand, tout génial qu'il était, a néanmoins oublié de prévoir une buvette dans ses plans), JUKEBOX ne s'est pas moqué de nous. 2h30 de concert, répertoire essentiellement mainstream (Cabrel, Balavoine, Obispo...) qui a de toute évidence ravi le public, d'où l'on retiendra aussi un très bel "Hallelujah" du désormais noyé Jeff Buckley. Du bon boulot.
mercredi 22 juillet 2009
ALEX LA BRICOLE : Jeudi 23 Juillet

Ce qui a toujours profondément irrité les groupes compliqués et les musiciens tortueux, c'est le fait qu'on puisse avec quelques accords écrire des chansons que tout le monde retient. Les gens doués de ce talent, sont également capables, en interprétant de manière rudimentaire ce qu'ils considèrent rarement comme des oeuvres, d'évoquer plus de paysages musicaux que l'orchestre philarmonique de Berlin. C'est ce que parvient à faire ALEX LA BRICOLE, duo acoustique, expérimental certes mais toujours mélodique. Si le nom du groupe évoque inévitablement des personnages peu reluisants, tels Louis la Brocante, Francis le Belge ou encore Joe le Trembleur, c'est plutôt du côté de Mathieu Boogaerts qu'on peut trouver un éventuel lien de parenté. Les textes, de l'aveu même du chanteur Alex Brouillard parlent de galères de fric ou d'histoires d'amour (galères d'amour, histoires de fric, ça fonctionne aussi), de la vie quoi. A découvrir jeudi soir.
vendredi 17 juillet 2009
BEIJO DO SOL en photos
Il est indéniablement trop souvent question de météorologie dans ces chroniques de concerts. Ce qui doit rendre leurs lectures à peu près aussi passionnantes qu’un script du redoutable Sébastien Folin. Est-ce la raison qui pousse les lecteurs de ce blog à nous inonder d’un déluge ininterrompu de commentaires tous plus pertinents les uns que les autres ? Vos ordinateurs auraient-ils été, comme ce village vacances d’Ambleteuse (vacances, Ambleteuse, cherchez l’intrus), eux aussi vérolés par la grippe H1/N1 ? Mystère. The Pink Pig, lui, en tout cas, n’est pas encore touché par la grippe porcine, et continuera son travail de bagnard jusqu’à ce que mort s’ensuive. Annoncé comme un trio bossa nova stricto sensu (toujours bien, les locutions latines), BEIJO DO SOL, a livré dans les faits un set au répertoire beaucoup plus étendu. Il fut ainsi également question de soul, de latin jazz voire de pop. Les absents ont ainsi raté une poignante reprise du monstrueux « You Make Me Feel Like A Natural Woman » d’Aretha Franklin, un sensuel « You Are The Sunshine Of My Life » de Stevie Wonder ou encore une surprenante cover du « Billie Jean » de MJ pendant laquelle on surprit d'ailleurs Alain, le patron du Reinitas, entamer une esquisse de moonwalking tout à fait réussie. Alors que bon nombre d’entre nous, pétrifiés par les voix de Dialina et Alex, s’apprétaient à atteindre leur orgasme hebdomadaire, le pire sembla arriver : plus de son, plus d’ampli, plus d’enceintes. Un obscur problème d’électronique auquel certains tentèrent d’apporter leur compétence toute relative (« à mon avis c’est la tête de Delco », « je vais chercher une rallonge », « j’ai des câbles dans mon Scenic, cha va aller ») avec beaucoup d’entrain. L’occasion pour Domé (plus connu sous le sobriquet de Médo) de démontrer sa légendaire réactivité que le poids des ans, miraculeusement, semble ne pas altérer. C’est devant un public plus fourni encore que le concert put reprendre, déferlement de standards de bossa nova et de soul rendu plus féérique encore le soleil couchant. A ce qu’on raconte déjà en ville, la simple évocation désormais de Dialina Perreira provoquerait chez les spasmophiles hesdinois des symptômes étranges (pertes de connaissances, céphalées, tachycardie, notamment). Les pharmacies seraient même en rupture totale de pacemakers. La vie ne fait pas de cadeau, décidément.
dimanche 12 juillet 2009
BEIJO DO SOL : Jeudi 16 Juillet
"Olha que coisa mais linda, mais cheia de graça. É ela menina que vem e que passa (...) Tall and tan and young and lovely, the girl from Ipanema goes walking ". A moins que vous n'ayiez consacré l'essentiel de votre vie à collectionner les disques de Michel Sardou - ce qui pourrait représenter une assez juste vision de l'Enfer -, vous connaissez ces mots sussurés avec un délicieux détachement par la non moins délicieuse Astrud Gilberto. "The Girl From Ipanema" (1964), le morceau qui fit découvrir au monde entier une musique unique, née quelques années plus tôt à Rio de Janeiro. Une musique basée sur des arrangements dépouillés, assez proche du jazz cool de Chet Baker, une rythmique effacée, et surtout, une façon faussement paresseuse de chanter, à la sensualité quasi érotique. A l'écoute de cette musique d'une pureté lumineuse, le plus néanderthalien des hommes est immédiatement victime d'une étrange sensation, comme une sorte de tristesse heureuse, que la langue portugaise résume en un mot : "saudade" (titre d'une chanson de Daho, d'ailleurs bon exemple de chant détaché, mi-triste, mi-joyeux). Une musique à écouter sous la couette le dimanche matin, seul ou accompagné, à rêver de journées plus ensoleillées et à penser à l'Amour de sa vie, celui qui viendra peut-être et celui qu'on a bêtement raté. Beijo do Sol ("baiser du soleil" en portugais), trio mené par Dialina Perreira, s'inscrit dans cette mouvance, reprenant les standards de la Bossa Nova et du jazz brésilien, avec voix, guitare et discrètes percussions. Un concert à ne pas rater, comme un avant-goût du Paradis, qui fera revivre cette musique honteusement méconnue.
AFRICA SOUND en photos






Il faisait gris, les autochtones râlaient et se montraient même exceptionnellement grossiers (« quel temps de merde », « putain demain, boulot », « qu’est-ce qu’il fout Gervais, toujours pas de transfert à Lens », « feraient mieux de baisser la TVA sur la Pelforth », etc.), tout juste nous réjouissions nous que Lance Armstrong n’eût pris (ndlr : plus que parfait du subjonctif) le maillot jaune. Quand soudain Marcel arriva. Avec son orchestre, et une demie heure de retard bien sûr, histoire d’entretenir dans les chaumières cette réputation de manque de ponctualité des gens de couleur. Et progressivement ce fût le déluge. A coup de rythmiques tribales, d’incantations chamaniques et de danses torrides, rapidement l’hystérie gagna l’assistance. L’on vit femmes et enfants se trémousser devant le magnétisme animal du leader et de sa compagne, un service d’ordre rapidement débordé empêcher manu militari les personnes âgées de se mettre à l’eau dans une Canche subitement devenue seule source de fraîcheur, une Place du Marché aux Poissons transformée en annexe de Brazzaville. Trois heures d’extase et d’abandon durant lesquelles Africa Sound déversa son répertoire chaud et humide, un torrent de soul / funk 100% compositions originales, avant de laisser hébété le public hesdinois qui de toute façon ne pouvait plus que demander grâce. On gardera encore longtemps en tête ces refrains entêtants, ces percussions littéralement en rut et cette voix stupéfiante, qui pour un peu ferait passer Otis Redding pour un eunuque. Et puis aussi ce manager au look dément, sunglasses in the dark et costard lilas, fruit de l’accouplement illégitime entre Bernard Tapie et Pape Diouf…On retiendra aussi la gentillesse de ces troubadours de langue bantoue, qui laissèrent les enfants découvrir et manipuler leurs instruments à l’issue du concert. Posons tout de même une question qui fâche : le réchauffement de la planète, ce ne serait pas un peu aussi leur faute ? Africa Sound, sex toy de l'été 2009.
dimanche 5 juillet 2009
VERTIGO en photos
Groupe en grande forme, public venu en masse, beaux gosses en-veux-tu-en-voilà, fûts de bières torpillés par des mélomanes assoiffés par la température caniculaire, serveuses en tenues affriolantes, tout était donc réuni pour passer une belle soirée. VERTIGO, véritable jukebox ambulant, nous faisait réviser nos classiques et nous permettait ainsi de nous lancer dans des débats aussi cruciaux qu'interminables : "China Girl", c'est Bowie ou Iggy Pop ? Michael Hutchence s'est-il vraiment suicidé ? Mick Jagger est-il plus âgé que ton père ? Le soleil et la bière commençaient donc à bien taper sur nos occiputs lorsque l'orage tant redouté arriva, vers 22 heures, créant parmi l'auditoire une débandade à faire passer le tsunami de 2004 pour un pet de lapin. Il a donc plu en tout et pour tout une seule fois ces quinze derniers jours, et il a fallu que ça tombe au beau milieu du concert. Quelle est donc cette malédiction qui frappe les Concerts du Jeudi ? Faut-il croire à la théorie du complot ? Est-ce un sort vaudou lancé par les puissants leaders du CHRACAMAP (Comité Hesdinois Réfractaire Aux Concerts Au Marché Aux Poissons) ? Dieu n'a-t-il pas aimé "Don't You Forget About Me" (ça, on peut le comprendre) ? Evelyne Dhéliat nous mentirait-elle ? Mystère. Prions pour qu'AFRICA SOUND, jeudi prochain, nous apporte non seulement le son de l'Afrique, mais aussi un peu de son généreux climat.
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la video rock'n roll du jour
Aujourd'hui, une video aussi rare qu'extraordinaire. Extrait du légendaire concert des Cramps au Napa State Hospital en 1978. Où l'on voit les pensionnaires de cet asile psychiatrique se déchaîner aux côtés de Lux Interior (RIP) et de la torride Poison Ivy. Rock'n roll !