
Il en rêvait pourtant. N'avait-il pas déclaré devant un parterre de journalistes locaux médusés, un jeudi de novembre 1988, que "son rêve était de jouer à Hesdin, especially place du marché aux Poissons" ? Je me souviens d'avoir assisté à cette déclaration surnaturelle au Château d'Humeroeuille, où celui qu'on surnommerait bientôt le roi de la pop se reposait après une tournée "Bad" épuisante. Le monde entier le sait désormais, Bambi a passé l'arme à gauche. Dommage, le contrat était pourtant prêt : welsches complets frites à volonté au Globe, entrées gratuites à Eurodisney via les Voyages Dumont, séances d'anti-UV chez Virginie...Tout juste lui avions nous interdit l'accès à l'Ecole Maternelle Les Tilleuls, condition qu'il avait accepté avec force regret. Michael est mort, et jamais nous ne verrons Michel de la Belle Epoque nous gratifier de son moonwalking légendaire, un rêve se brise. Il est facile de se moquer de Michael, ses fans à peine plus cérébrés que ceux de Johnny Hallyday ou Indochine, ses passions pour les enfants en bas âge, son incapacité à faire une chanson correcte depuis 20 ans. Il ne faudrait pas pour autant oublier ces tubes sismiques, capables de lancer sur le dance floor n'importe quel cul-de-jatte, "Wanna Be Startin' Somethin'" , "Don't Stop Till You Get Enough", ce genre de merveilles. Aujourd'hui encore, les plus brillants universitaires se penchent sur le cas "Thriller", se demandent quel message subliminal a pu stimuler la vente de ces centaines de millions de galettes. Certains demeurés l'ont longtemps mis en comparaison avec Prince, le nain de Minneapolis, dont la meilleure des chansons n'a su qu'influencer la pire des chansons de Lenny Kravitz, c'est-à-dire à peu près n'importe quoi. Plus personne désormais pour nous faire danser, mais ce n'est pas grave au fond, chacun le sait les gens biens ne se trémoussent que pour accéder au bar.
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